Dermatologie de la précarité : épidémiologie de la gale dans un centre d’accueil et d’urgence sociale et difficultés thérapeutiques - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
La gale est un important problème de santé publique. Le risque vital de cette affection dans les populations défavorisées est sous-estimé. Un dermatologue intervient au sein d’une équipe de bénévoles organisant des visites médicales régulières dans les deux centres d’accueil et d’urgence sociale (CAUS) du centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville de Nice. De nombreux cas de gale y sont régulièrement diagnostiqués avec une crainte de contagion chez les travailleurs sociaux et les usagers. Avant d’envisager un traitement de masse de la gale, nous avons voulu estimer l’incidence de la gale dans les CAUS à un jour donné.
Matériel et méthodes |
Tous les usagers des CAUS hommes et femmes ont été examinés dans la même période de temps par la même équipe composée d’un dermatologue, d’un praticien du CCAS et d’une infirmière. Lorsqu’un cas de gale était suspecté sur des critères cliniques, le traitement par ivermectine était donné à j1 et j10, la prise étant supervisée par un travailleur social. Les consignes habituelles de désinfection du linge étaient données (lavage à 60°C, désinfection du linge sensible à l’APAR). Dans la mesure du possible, de nouveaux vêtements étaient donnés. Un nouvel examen de tous les usagers a été pratiqué 2 mois après le premier.
Résultats |
Lors du premier contrôle, 109 usagers ont été examinés (96H, 13F). Treize cas de gale (12H, 1F) ont été diagnostiqués dont 1 cas de gale norvégienne (incidence : 11,9 %). L’âge moyen des patients atteints était de 48,3 ans (19–90). La durée médiane de séjour au CAUS était de 68jours (3–6205). Sept patients étaient français, 3 marocains, 1 malien et deux avaient une double nationalité (Maroc/Italie et Tunisie/France). Deux mois plus tard, 85 patients ont été examinés (72H, 13F). Quatre cas ont été diagnostiqués chez les hommes, aucun chez les femmes (incidence : 4,7 %). Un des 4 patients atteints avait déjà été diagnostiqué lors de la première opération et l’échec du traitement pouvait être attribué à un mauvais traitement du linge.
Discussion |
L’incidence de la gale est très élevée au centre d’accueil et d’urgence sociale malgré de relatives bonnes conditions d’accueil. Il est possible que certains usagers n’aient pas déclaré de prurit par crainte de voir leur place d’hébergement réquisitionnée. Par ailleurs, il est difficile pour les usagers atteints de laver leur linge dans des conditions optimales, ce qui est probablement à l’origine d’une rechute chez un des usagers. Le traitement prescrit au cas par cas semble avoir été efficace, même s’il faudrait sûrement compte tenu de l’incidence élevée, envisager un traitement de masse tel que décrit récemment dans la littérature.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gale, Précarité
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S335 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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